Né en 1987.
Il vit et travaille à Paris.
Baptiste Masson joue avec l’espace, son occupation, sa découverte et sa révélation, la manière de l’ouvrir ou de le traverser, grâce à un propos sculptural pour beaucoup fondé sur un jeu avec les valeurs et leur remise en question. Basée sur une grande liberté de ton et de langage, tant formelle que matérielle, cette pratique lui permet de développer des propos elliptiques, donc nullement évidents et très chargés en interrogations variées. Souvent les matériaux dictent chez l’artiste la forme ou les défis techniques auxquels il aime se confronter ; une manière de laisser ouvert le champ des possibles et de multiplier le potentiel fictionnel de ses œuvres.
Ce d’autant plus que la plupart d’entre elles s’accompagnent de titres très littéraires qui souvent sonnent comme un potentiel évocateur, une façon d’amorcer un contenu narratif qui bien entendu ne sera nullement déroulé, laissant à chacun le soin de s’y projeter et de développer ses propres histoires.
Il en est ainsi avec Emergé (2011), curieux iceberg en polystyrène accroché au plafond, qui pointe vers le bas au dessus d’une flaque d’un curieux liquide évoquant la mer, ou avec Le Dernier maillon (2013), étrange construction suspendue, visuellement située entre la grue et le pylône, qui redessine l’espace et lui ouvre de nouvelles lignes de fuite. Avec Creuse mais pas trop profond ! (2014), une vanne semble présider à l’écoulement de filets de charbon qui semblent vouloir se répandre dans l’espace, sans contrôle d’aucune sorte. F. B.
(vue d’accrochage de dnsep- atelier Sculpture – Villa Arson, 2014)