Née en 1989.
Elle vit et travaille à Paris.
Reprenant les codes formels de l’art minimal – formes géométriques et primaires, surfaces lisses, découpes parfaites… – Sarah Maisonobe s’éloigne de ce courant par un usage de la couleur légère et décomplexée, qui loin du mutisme rigide s’exprime au contraire avec une manière volubile, plutôt influencée sur ce terrain-là par le pop art.
Cette alliance de contraires lui permet la mise en œuvre de ce qu’elle nomme des Objets communicants, dont la fonctionnalité supposée toujours vient buter sur un obstacle ou une incongruité qui peut se matérialiser dans la curieuse échelle d’un objet ou dans sa fabrication avec un matériau peu propice au maniement et à un usage intensif par exemple. À moins qu’il ne s’agisse carrément d’un détournement non dénué d’humour, comme avec ces plaques de métal de forme triangulaire évoquant des panneaux de signalisation qui normalement servent à indiquer des travaux, mais qui une fois peints en jaune et courbés afin de les rendre ondulants invitent à une curieuse Tortillas Party.
En outre, à travers des œuvres comme son Jardin Zen, du sable duquel émerge un incongru nez en céramique, l’artiste jette également son dévolu sur une société du bien-être imposé ; en critiquant au passage l’hédonisme contemporain et la manière dont a été dévoyé le vocabulaire formel de l’art minimal qui, passé à la moulinette du consumérisme ambiant, n’est plus devenu qu’un langage utilisé par l’architecture et le design, sans autre type de considération qu’esthétique. F. B.
Je fabrique des objets dont l’utilité est remise en question, inspirés de mes pérégrinations dans les livres d’art, de design, des émissions de décorations, de l’espace urbain ou encore de mon intérêt pour les écritures inventées et codées. S. M.