Si l’on voulait faire simple, la peinture de Valère Jasson pourrait être qualifiée de peinture programmatique. Basées sur des protocoles stricts nécessaires à leur production – par exemple composer des grilles à l’aide de crayons de couleur ou recouvrir la surface d’acrylique avant de la poncer –, ses tableaux s’expriment à travers un vocabulaire pictural qui lui-même prend sa source dans un vocabulaire de gestes précis nécessaires à leur accomplissement… sans toutefois que soit niée, bien au contraire même, une dimension aléatoire ou accidentelle qui vient finalement perturber cette dimension programmatique !
Car en évolution constante, à travers des séries de travaux constituant presque un catalogue de gestes et d’opérations qui se succèdent, ce travail se construit par endroits à travers une forme de déconstruction, puisque souvent prenant appui sur des travaux antérieurs ; comme par exemple des sculptures en polystyrène dissoutes à l’acide afin de fournir la matière à de nouvelles peintures, ou encore des tableaux dont une image photographique est retouchée sur Photoshop avant d’être imprimée et de devenir elle-même le support d’un nouveau tableau.
Plus que l’idée de repentir ou d’évolution, est essentielle dans ce travail celle d’une perpétuelle remise en cause du vocabulaire et des outils de la peinture, plongeant la discipline dans un processus de recomposition qui pourrait être sans fin, faisant ainsi entrer le tableau dans l’expérience de la durée. F. B.
De gauche à droite :
Second Thoughts #03 – 2014
Polystyrène sur bois
100x100cm
Second Thoughts #04 – 2014
Polystyrène sur bois
100x100cm
Sans Titre – 2014
Polystyrène sur Toile
130x165cm
Second Thoughts #02 – 2013
Polystyrène sur bois
100x100cm
(accrochage de diplômabilité – galerie d’essais, Villa Arson)