Né en 1987.
Il vit et travaille à Paris.
La peinture de Julien Ziegler n’a a priori rien de spectaculaire. Des portraits nombreux, des scènes banales – personnages autour d’une table, couple dans son intérieur, un ami de l’artiste assis sur un canapé… –, des instantanés et fragments du réel – fleurs dans un vase, veau en pleine nature au format surdimensionné, ours en peluche sur un coin d’armoire… –, soit autant de saynètes d’où semble sourdre une certaine proximité avec le sujet ; et par-delà une forme de lien affectif sans pour autant que celui-ci ne soit clairement énoncé.
Toujours le tableau provient d’une source photographique choisie pour son potentiel de développement pictural. Ce qui devient ainsi prétexte à un questionnement sur la manière de donner un autre souffle à l’image tout en interrogeant systématiquement les moyens nécessaires à son écriture, chaque fois différents, et qui en fonction du sujet vont faire varier le format, l’approche de la couleur, l’énergie mise dans le traitement, etc. : une manière de dénier l’idée même de style.
D’autant que nulle narration stricto sensu ne se déploie de ces tableaux, ce qui semble leur conférer une plus grande autonomie en ne les inscrivant pas dans un flux, dans une circulation continuelle. Dans un monde saturé par la vitesse de circulation des images que souvent leurs auteurs, afin de tenter de les faire exister, essayent de rendre attractives et séduisantes, pour ne pas dire souvent clinquantes, une telle approche laisse exister le tableau pour ce qu’il est lui-même, hors de toutes contingences temporelles ou stylistiques. F. B.
(vue de l’exposition Trois pas de côté – atelier Sculpture haut – Villa Arson)