Né en 1986.
Il vit et travaille à Dijon.
Au terme d’une courte vidéo, Victorien Ezard se déshabille et plonge dans un lac afin d’aller nager au milieu des oies rassemblées là. Grand amateur de Raymond Roussel, et certainement influencé par les insuccès notoires de ce dernier, l’artiste semble ici se comporter comme s’il allait abandonnait quelque chose de sa condition d’artiste, comme s’il laissait derrière lui un passé créatif insatisfaisant afin de faire peau neuve, ou plus précisément œuvre neuve.
Placé sous le règne de l’absurde, son travail voit se développer des petites machines dérisoires, telle une Nef des fous qui semble vouée à s’écrouler, posée qu’elle est sur un fin support tandis que sont suspendus à sa coque des organes ou des membres, comme un œil ou un bras. Tandis que la pratique du dessin lui permet de développer des calembours visuels construits sur des jeux de mots et d’amorcer quelques développements narratifs au parfum fantasque.
Souhaitant pointer une impuissance devant l’Histoire de l’art, qui le voit enchainer émerveillement et déceptions face à sa propre pratique, Victorien Ezard construit son travail comme par une stratification de ses insatisfactions, en laissant place au doute comme élément premier de l’acte de création. F. B.
(vue de l’accrochage de dnsep – galerie provisoire – Villa Arson, 2014)