Né en 1986.
Il vit et travaille à Marseille.
L’image passe rapidement mais pourtant s’inscrit dans la durée ! Dans une atmosphère d’un rouge intense, ce qui semble être un coucher de soleil fugace, puisque d’une durée réelle de deux secondes seulement, a vu sa temporalité étirée jusqu’à faire se dérouler la vidéo pendant dix minutes. En plus de cette contingence temporelle irréaliste, Vincent Guiomar, dans son film Soleil rouge, crée un curieux environnement qui paraît être hors de toute localisation possible. Et en effet, l’image est quelque part celle d’un non lieu, puisqu’elle procède de l’enregistrement du seul reflet du soleil et du paysage environnant sur la carrosserie d’une voiture en mouvement.
Le film génère un territoire d’autant plus complexe lorsqu’il est combiné à d’autres travaux, en l’occurrence des volumes géométriques en carton qui ne sont pas sans évoquer la sculpture de Tony Smith et sont pour la plupart basés sur des carrés ayant subis des mouvement de torsion. À la dimension paysagère de la vidéo s’en ajoute donc une autre, en volume celle-là, avec ces formes au demeurant basiques qui semblent presque devenir des avatars du paysage.
Deux éléments de vocabulaire fort différents sont là combinés et participent d’un scénario encore à écrire, mais qui certainement ne le sera jamais, afin de laisser à tout un chacun la possibilité et la liberté de composer l’histoire qui lui convient. Avec de part et d’autre une pauvreté de moyens revendiquée qui néanmoins peut conduire ailleurs grâce à son potentiel onirique et suggestif. F. B.
(vue d’accrochage de diplôme – galerie d’essais- Villa Arson, 2014)